Comment le Syndicat mixte des transports Artois-Gohelle en est venu à choisir l’hydrogène pour alimenter une ligne du réseau ?
« C’est l’aboutissement de deux phases successives. Il faut rappeler que la réflexion sur les choix des motorisations de bus a été menée dès 2015 ! A une époque où personne ou presque n’évoquait l’alternative de l’hydrogène. Toute notre flotte roulait au Diesel et nous voulions en finir avec ce monopole. Trois autres choix s’offraient à nous : le gaz, les bus hybrides et le tout électrique. Ce sont les caractéristiques « physiques » de notre réseau qui nous ont poussé à choisir les moteurs hybrides (diesel + électrique).
Avec le gaz et le tout électrique, nous étions confrontés à des problèmes d’autonomie insurmontables avec les 1000 km2 du périmètre TADAO. Le choix aurait peut-être été différent si les lignes avaient été plus courtes ou hyper-concentrées. Choisir l’hybride (voir ci-dessus), c’était répondre à notre souci de développement environnemental et à celui de pouvoir compter sur une fiabilité éprouvée partout où ce choix a été effectué, en France ou ailleurs.
La perspective de l’hydrogène est venue bien plus tard après une rencontre avec Daniel Percheron au conseil régional du Nord-Pas-de-Calais. L’ancien président de l’institution voulait bien nous accorder des subventions mais il souhaitait plus d’audace, une véritable innovation. Il nous a expliqué que l’hydrogène pouvait être le carburant du futur. Nous avons donc décidé d’emprunter ce chemin, pour voir où il menait. »
Pourquoi choisir la Bulle 6 comme terrain d’expérimentation « hydrogène » ?
« Les élus et les techniciens ont planché sur tous les scénarios, étudié toutes les caractéristiques. Ils se sont inspirés des projets émergents en Europe, en Allemagne et aux Pays-Bas notamment. Premier enseignement majeur rapidement identifié : la nécessité de se doter d’une filière hydrogène complète. Pas question d’être dépendant de « l’extérieur » pour l’approvisionnement en carburant. C’était du simple bon sens environnemental ! On savait que ce serait plus coûteux mais l’innovation mérite ce type d’investissement. Autre évidence, le choix de la Bulle 6 en raison de son périmètre d’action qui nécessite un seul plein/jour avec des bus de 12m.
C’est le rôle d’une collectivité publique que de faire des choix et de s’y tenir. Aujourd’hui, nous sommes en avance sur tout le monde, ce n’est pas un hasard, simplement le fruit d’un long cheminement. »
Quelles sont les perspectives à venir une fois la ligne hydrogène opérationnelle ?
« Nous allons d’abord analyser minutieusement tout ce qui va se passer sur le parcours de la Bulle 6, voir simplement comment ça marche, si le système est parfaitement fiable, si le choix des bus (12m) est le meilleur, si le bilan carbone est à la hauteur des espérances, etc. On verra si les coûts investis méritent un développement. D’ores et déjà, le principe d’un allongement de la Bulle 6 vers Lillers est acquis. La station hydrogène a été construite dans cette perspective avec notamment l’emplacement pour une troisième cuve de stockage. Aller plus loin encore ? C’est une autre histoire, il nous faut du temps pour analyser tous les tenants et les aboutissants. Ce qui est certain aujourd’hui, c’est que sommes les premiers à avoir osé et de ça, nous pouvons être fiers. L’ex-Bassin minier est passé du charbon et de la première révolution industrielle à l’H2 et la troisième révolution industrielle.»
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